Episode 2
À la prison de Muhanga

Derrière l’imposante porte d’acier, des centaines de détenus debout et amassés sur la terre battue observent nos allées et venues dans la cour latérale. La plupart d’entre eux ont le visage fermé. Leurs yeux scrutent chacun de nos mouvements. « Ils sont juste curieux, nous précise d’un air décontracté Alex Murenzi, le directeur. Ils n’ont pas l’habitude d’accueillir des étrangers ! ». En short et le torse apparent ou vêtus de guenilles, nus pieds ou chaussés de sandales de plastique, ces hommes, en majorité jeunes, suivent à lettre les ordres dictés par leurs codétenus qui assurent la surveillance. « Ecartez-vous ! », s’exclame l’un d’eux, impérieux. Une autogestion sécuritaire qui, d’emblée, surprend les visiteurs et leurs standards carcéraux.
À l’arrière, on entend le bruit d’une disqueuse. Du linge sèche sur un long fil au soleil. Et, étonnement, cette imposante masse humaine est calme et disciplinée. « Ce système est très bien organisé, par bloc et par quartier, avec des grades définis », se félicite Jean-Baptiste, 37 ans, un ex-soldat condamné pour « crime et abus de confiance » et désigné surveillant en chef. Sous sa casquette de sport bleue affichant son grade de supérieur, l’homme a de l’assurance. « Mon rôle est aussi de jouer les médiateurs ou les intermédiaires avec la direction. Je fais remonter les demandes et les problèmes ».
Ce mardi 15 janvier, le centre pénitentiaire de Muhanga (ex-Gitarama), à l’ouest du Rwanda, accueille 7 367 détenus, dont 6 642 prisonniers de droit commun et 745 auteurs de génocide. Parmi eux, il y a vingt-sept mineurs et dix-huit étrangers, comme l’indique l’immense panneau des présences accroché dans le bureau de la direction. « Pour gérer tout ça, nous avons seulement 165 membres du personnel, ce compris les agents, le service psycho-médico-social et les formateurs », précise Alex Murenzi. Avant de souligner, fier de ce mode de fonctionnement : « Nos détenus sont occupés en permanence. Il y a une grande autodiscipline. Ils travaillent, participent aux tâches collectives. Nous avons eu une évasion en six mois. Il n’y a pas de violence, pas de trafic intérieur. Et pour l’instant, nous avons un seul détenu au cachot. »
« Je les aide à bien se tenir, à garder notre espace propre, à respecter les règles et à éviter les maladies »
La prison idéale ? Loin s’en faut. Et, du côté de l’administration, le Rwanda Correctional Service, on admet l’évidence : si l’établissement n’a plus rien à voir avec le sinistre bagne d’antan – où, après 1994, des milliers de génocidaires ont été jetés là et amassés dans des conditions d’hygiène et détention épouvantables – la surpopulation à Muhanga reste préoccupante. « Nous manquons de lits », « La nourriture est insuffisante et toujours la même », « On a besoin d’habits »… Dans les rangs compacts des incarcérés, la parole se délie à la cantonade, un œil dressé vers les surveillants qui, eux, tendent l’oreille.
Au bloc 6, nous rentrons dans une des cellules collectives. Chacune d’elle porte un nom. Celle-ci, le groupe l’a rebaptisée Icyirezo (espoir). Ce 15 janvier, ils sont 87 à cohabiter sur trois niveaux. Dans un espace au sol exigu et avec des sommiers en fer superposés côte à côte. Certains dorment à deux, voire à trois par matelas, d’autres par terre. « On n’a pas le choix », admet, fataliste, l’un d’eux. Jérôme, le « chef du village » est chargé de veiller sur les lieux : « Je les aide à bien se tenir, à garder notre espace propre, à respecter les règles et à éviter les maladies », nous confie-t-il d’une voix claire.




Les détenus sont occupés en permanence. Ici, une équipe est chargée de construire de nouveaux dortoirs car il manque cruellement de places à la prison de Muhanga.
Les détenus sont occupés en permanence. Ici, une équipe est chargée de construire de nouveaux dortoirs car il manque cruellement de places à la prison de Muhanga.
Haricots, manioc... Les plats varient peu en prison.
Haricots, manioc... Les plats varient peu en prison.
Une fourmilière de 7300 personnes
De l’autre côté de la cour, des détenus s’activent sous un hangar. Les uns disquent des barres de métal, d’autres soudent à l’arc. Ils reconstruisent leurs futurs dortoirs. « Nous visons l’ouverture de mille nouvelles places, explique la direction. Le travail manuel, ça leur permet de s’activer, de ne pas trop penser à leurs problèmes. »
En effet, à Muhanga, comme dans les 14 centres de détention du Rwanda, un programme strict est appliqué. De 6 à 16 heures, les détenus sont occupés (travail et formation). Ils cultivent dans les champs à l’extérieur de la prison, taillent et assemblent des uniformes, préparent la nourriture pour 7300 personnes, suivent des programmes d’alphabétisation et de réconciliation, participent aux tâches domestiques… « C’est un projet pénitentiaire humain et performant, insiste Riche Karughisha, directeur du Muhanga Correctionnal Service. Il vise la bonne discipline et, le moment venu, le retour à la vie normale. »
Dans la cuisine balayée par les vents, d’immenses cuves de haricots chauffent sur le feu. Une dizaine de détenus manipulent ce qui servira de base au menu du jour. « Porridge, manioc, haricot…, c’est toujours la même chose. Si on veut mieux, il faut payer à la cantine ou compter sur sa famille, pour ceux qui en ont », dénonce un détenu.



Plus loin, il y a un petit local médical. Vêtue d’un tablier blanc et munie d’un masque, l’infirmière consulte le directeur pour lui faire signer les derniers documents administratifs. La santé des prisonniers ? « Très correcte, assure la soignante. Des cas réguliers de dysenterie, des petites pathologies, sans plus. Le dernier cas de malaria remonte à trois mois. Pour les détenus qui ont des maladies graves (VIH, cancers…), ils sont suivis en collaboration avec l’hôpital de Butare. » La direction acquiesce : « Nous sommes très attentifs à l’hygiène. Ils vivent au grand air, se dépensent, font du sport, cela permet de rester en bonne santé. » Des tournois de football et de basket sont organisés intra muros. Les cellules/villages jouent les uns contre les autres. « Et les gagnants ont le privilège d’affronter l’équipe du personnel, ça les motive », explique en rigolant Alex Murenzi.





« Le temps venu, je vais rentrer / Le temps venu, je vais rentrer… ». Sous le hangar métallique, un chant d’espoir en kinyarwanda rythmé par de brefs claquements de mains envahit soudain l’immense dalle de béton. Des dizaines de détenus, vêtus d’uniformes orange (identifiant les condamnés) ou roses (les prévenus), se lèvent alors comme un seul homme et se déhanchent pour marquer le pas. Le temps semble soudain s’arrêter dans la prison. Dans la cour principale entourée de murs et de barbelés, sur la terre battue ou sous les ateliers en tôles, des dizaines d’hommes vaquent à leurs occupations, loin de ce chant choral libérateur. Le club « unité et réconciliation » poursuit ses travaux. « Quelles sont les valeurs de notre programme ? », leur demande énergique et martial, Alex Murenzi, le directeur. Les visages sont graves et obéissants. Les doigts se lèvent un à un, disciplinés : « Aimer notre pays », « Ne pas comploter contre l’Etat », « Travailler », « Respecter les lois du Rwanda », « Ne pas aller à l’encontre de l’unité nationale »… Au fil des échanges, la voix directoriale s’adoucit. Le dialogue s’installe autour de l’idée de sécurité. « Un thème central dans vos vies, insiste plus posément l’ex-militaire. La sécurité, ce n’est pas mon uniforme. C’est ce que vous construisez ici, en vue de votre sortie : identifier le but de votre existence, élever vos enfants, payer leur minerval, vous doter d’une mutuelle, soigner votre santé physique et mentale ».
Sous le préau, une fresque éducative a été peinte. Voici ce qu’il est écrit en kinyarwanda. L’enseignante : « Aujourd’hui nous allons voir ensemble le thème de l’unité et de la réconciliation en vue de bien vivre ensemble comme des Rwandais. » Le prisonnier assis à gauche : « Que c’est beau ! Continuez à nous instruire, ça nous construit. » Le personnage assis derrière la jeune femme : « L’unité et la réconciliation ont atteint un niveau réjouissant dans notre pays, c’est vraiment la vérité ».



Alors que dehors le ciel s’assombrit, annonciateur d’une pluie de petite mousson, Emmanuel, 68 ans, prend la parole devant le groupe en tant que « conseiller ». Il était enseignant et maire de Gitarama en 1994. Il a été condamné à perpétuité pour avoir participé à la mise en œuvre du génocide dans son district. En aveux et repenti, il a choisi de témoigner au Tribunal pénal international (TPR) d’Arusha afin « d’aider la justice à faire toute la lumière ». Emmanuel invite ses condisciples à « parler, s’ouvrir, sortir tout ce que vous avez dans le ventre. C’est un des chemins nécessaires pour comprendre nos actes, expier nos fautes et nous réconcilier avec nous-mêmes et les autres », insiste le vieux « papa » d’une voix rassurante.
L’homme a du charisme, ses condisciples l’écoutent attentivement. Parmi eux, il y a une majorité de détenus de droit commun. Rescapés, descendants, mutilés, orphelins, veufs… A chacun son lien singulier avec ce génocide « de proximité » perpétré par le hutu power entre le 7 avril et le 17 juillet 1994, qui a débouché sur le massacre de près d’un million de Tutsi selon l’ONU, engendré le viol d’au moins 250 000 femmes, privé 300 000 enfants de leurs parents, poussé à l’exil près de trois millions de réfugiés vers la RDC, le Burundi, l’Ouganda…
Une épuration ethnique mûrement planifiée et exécutée en moins de trois mois qui, trente ans plus tard, continue à hanter lourdement la société rwandaise et ses 12 millions d’habitants. Lesquels ont vécu, en parallèle, une série de massacres, d’exactions et de vengeances commises avant, pendant et après le génocide, entraînant la mort de dizaines de milliers de Hutu au Rwanda et dans les pays voisins. Avec, trente ans plus tard, un long et lent travail de guérison et de cohabitation qui se poursuit douloureusement à l’échelle nationale et locale.
Aussi, dans les quatorze établissements pénitentiaires du pays où sont encore incarcérés à ce jour 18 944 auteurs du génocide (selon les chiffres transmis le 15 janvier à Imagine par le Rwanda Correctional Service), les détenus participent une fois par semaine à un module carcéral « anti-haine, anti-crime, anti-divisionniste axé sur la rééducation », comme le résume Riche Karughisha, directeur du Muhanga Correctionnal Service. Il s’appuie sur le principe "never again", plus jamais ça. On y parle des conséquences du génocide, du vivre-ensemble, du respect mutuel… Y sont associés des animateurs, des représentants des églises, des experts extérieurs. »
A écouter les différents témoignages qui s’enchainent, on observe une bonne volonté affichée. Entre méthode Coué, sincérité partagée et peur de l’autorité. « Personne ne cherche à savoir qui a fait quoi, qui est de quelle famille ou de quel clan », affirme un détenu. « On dort sur le même lit, mange dans la même assiette, il n’y a pas de ségrégation », se réjouit l’autre. « Nous qui n’avons pas connu la division Tutsi/Hutu, on est curieux d’écouter les plus vieux. Pourquoi et comment ils ont agi ainsi », enchaîne un troisième, âgé de 32 ans.
« Ils », c’est Emmanuel, Jean De Dieu, Noël, Joseph, Pontien… Tous génocidaires condamnés à des peines d’emprisonnement (de 12 à 20 ans) ou à perpétuité. Nous les écoutons un à un (lire ci-dessous « Paroles de génocidaires »). Chacun racontant à sa manière son ressenti, ses remords, ses éventuels aveux exprimés lors de son procès, ses inquiétudes quant à sa future libération… Entre tourment, apaisement ou résignation.
Les uns ont la tête basse, le verbe doux. Les autres le regard fuyant, voire le sourire narquois. C’est le cas de cet ex-gendarme, condamné pour viol, et de ce pasteur d’une église pentecôtiste qui a également écopé de la peine maximale comme planificateur. L’un édulcore et évite le mot regret. L’autre nous affirme, droit dans les yeux, qu’il a agi « avec la volonté de Dieu qui est dans mon coeur »…
« En 1994, j’étais dans la gendarmerie sur la colline de Runda, à Kamuye, près de Gitarama, raconte ainsi Joseph. Je suis emprisonné pour une affaire de kidnapping et de viol d’une femme qui était la voisine de mon ami. Je suis son soi-disant complice. Les faits ne se sont pas produits comme ils le disent. Comme j’étais gendarme et que j’ai refusé de transmettre des informations, ils m’ont condamné. Ce n’est pas juste. Je n’ai pas eu la chance comme d’autres de m’échapper », enchaîne ce grand gaillard, comme étranger à ces propos et le regard tourné vers le ciel. La dame est partie aux Etats-Unis, mais j’ai eu l’autorisation de rencontrer sa tante, ici en prison. Je regrette tout ce qui s’est passé pour elle. »
« Souvent, les auteurs de génocide condamnés à perpétuité sont encore dans le déni. Ils ont le sentiment que de toute façon ils finiront leur vie en prison. Ce comportement est inacceptable », insiste le directeur, Alex Murenzi. Le club de réconciliation est essentiel pour les remettre sur le droit chemin. » Cours de civisme, groupes de parole, lecture de la Bible, rencontre avec les victimes… Ce club réunit chaque semaine les détenus qui sont accompagnés de « conseillers » (auteurs repentis ou libérés, intervenants extérieurs…) pour « se réconcilier avec eux-mêmes et avec les autres », comme l’explique l’un d’eux.
« On nous aide à bien préparer notre sortie : comment aborder les rescapés, leur famille, comment leur parler, les règles, les lois à respecter…, explique Jean De Dieu, 56 ans, agriculteur, condamné à 17 ans de prison et sur le point d’être libéré quelques jours après notre visite. Pour ma part, je repars de zéro. Ma maison a été détruite. Ce qui me hante, c’est de demander de l’aide à mes voisins, ceux qui ont souffert. Ce ne sera pas facile. Ma femme est partie en Ouganda, elle s’est remariée. C’est bien normal, je suis fautif. Peut-être acceptera-t-elle de me revoir et que l’on se réconcilie… »
Paroles de génocidaires

Emmanuel, ex-enseignant et bourgmestre de Gitara, condamné à 25 ans de réclusion
« Nous avons le devoir de dire la vérité »
« En 1994, j’étais dans l’administration, comme bourgmestre de Nyamata [Muhanga aujourd’hui]. Je n’ai jamais quitté le pays et fuit mes responsabilités. En 2008, un tribunal gacaca m’a condamné à 25 ans de prison pour avoir joué un rôle dans l’organisation du génocide. J’ai immédiatement plaidé coupable. J’ai aidé la justice à faire son travail en acceptant, notamment, d’aller témoigner à Arusha [en Tanzanie] devant le TPIR [Tribunal Pénal International pour le Rwanda]. Je l’ai fait pour permettre à la vérité d’émerger et soulager ma conscience. J’ai vu trop de gens qui étaient – et qui restent – dans le déni. Des planificateurs qui refusent de reconnaître leur rôle. Cette attitude est criminelle, car ils lancent un mauvais signal à tous les autres, les « exécuteurs » qui peuvent se dire : si les hauts responsables nient, je peux nier aussi. De cette manière, on n’avance pas. J’ai trempé dans le génocide, je dois payer car je considère que l’on est responsable de ses actes et de ses engagements. A fortiori dans la fonction qui était la mienne, comme décideur local. Je ne peux pas me retrancher derrière l’idée souvent avancée : ''j’ai exécuté les ordres du gouvernement''. Les victimes ont besoin de connaître la vérité et nous avons le devoir, en tant qu’auteurs, de les aider à comprendre. Le devoir d’être sincère. A l’époque, je n’étais pas conscient de ce à quoi je participais. J’ai choisi un camp et aujourd’hui je le regrette profondément. Mon action a causé énormément de torts et de souffrances. Au début, en prison, ce n’était pas facile. J’ai eu des problèmes. Je devais être sans cesse sur mes gardes, car comme ancien bourgmestre, tout le monde me connaissait ici. J’ai une grande chance, car ma famille ne m’a jamais abandonné. J’ai cinq enfants, je suis un grand-père, et ils viennent me visiter en prison. Quand ils me posent des questions sur ce que j’ai fait, je réponds, en toute transparence. Ils ne comprennent pas, mais ils ne me jugent pas, cela m’apaise. Je survis grâce à eux, grâce à la prière aussi. Je suis catholique et ma croyance m’aide à vivre en paix. Je n’ai pas eu l’occasion d’élever normalement mais enfants, et cela m’attriste. Vingt-cinq en prison, c’est long. Ma sortie me semble si loin…. Alors, j’ai pris le parti de m’investir, notamment comme conseiller dans le club de réconciliation. J’enseigne par ailleurs dans le cadre des programmes d’alphabétisation. Il y a énormément de travail. Beaucoup de jeunes sont illettrés et ne connaissent rien ou si peu de ce qui s’est passé pendant le génocide. Nous devons continuer à les informer, les éclairer. L’esprit Hutu power n’est pas définitivement détruit. Il y a encore des gens qui vivent avec la haine et c’est notre devoir de combattre cette idéologie. »
Pontien, 60 ans, agriculteur
« J’ai un peu peur de sortir, mais je crois que ça va aller »
« En 2007, j’ai écopé de 17 ans de prison pour avoir participé à des attaques contre les Tutsi. C’était mes voisins, à Mushishiro, dans le secteur de Muhanga. Bientôt, je vais sortir. J’ai cinq enfants et je dois m’en occuper. Je retourne sur la colline en paix et je respecte la douleur des survivants. Désormais, je suis bien ordonné dans ma tête Ça va aller, je crois, même si j’ai un peu peur de retourner dans la vie normale. Tout était tellement organisé en prison…. Il va falloir que j’essaye de comprendre la vie de la famille. M’intégrer, travailler. Retourner dans la parcelle, cultiver, élever du bétail. Je suis moins en forme physiquement, on verra. »
Noël, 61 ans, pasteur, condamné à perpétuité
« J’ai agi avec Dieu dans mon cœur »
« Je viens de Kamunye. Je suis en prison depuis 2009. J’étais pasteur à la paroisse de Musumbira. On me reproche d’avoir participé et préparé des meetings. Je ne l’accepte pas. Je n’ai jamais avoué. Je suis un humain parmi les humains. Je sais ce que je n’ai pas fait. Dieu est avec moi, dans mon cœur. J’ai aussi perdu des amis pendant et après le génocide. Ils me manquent. A la commémoration, je prie pour eux. J’ai une femme et huit enfants. Je leur téléphone, ils viennent me visiter. Ici, dans la prison, je fais toujours le pasteur. Je suis de l’église pentecôtiste ADPR. Je réunis les fidèles, on prie ensemble, on s’assied, on partage du temps. J’aide ceux qui sont en souffrance. Et je participe au club de réconciliation. Mon cœur fait tout ce qu’il faut, et Dieu m’accompagne dans ma quête. Dieu seul sait tout. Toute la vérité. Et comme je le dis à mes disciples ici, si j’ai été condamné, c’est aussi pour leur enseigner la parole du Christ et les aider à trouver leur chemin. »